(--De sa chambre-->)
Darius s'était pris un simple muffin et un petit jus de pomme dans la cuisine puis s'était facilement fait une place dans la salle à manger quasiment vide du centre. Il était assis au bout d'une des tables. Il déballait lentement son petit repas, les yeux ailleurs.
*Au fond qu'est-ce que je sais sur cet endroit .. Nous sommes, semble-t-il, une grosse bande de jeunes tous plus spécial les uns que les autres. Est-ce que je me suis posé la question : Pourquoi je suis aussi ''heureux'' d'être ici? C'est peut-être parce que ici je suis plus libre que n'importe où malgré ma captivité .. Quel paradoxe incroyable .. Je ne connais personne mais pourtant j'ai l'impression d'être intimement lié à chacun des pensionnaires de cet endroit. J'espère que je vais réussir à instaurer le même atmosphère que je me plais tant à voir.*
(--Flash--)
Un petit garçon blond court dans une ruelle. Il n'a pas plus de dix ans c'est certain. Il est effrayé. Dans ses yeux, le reflet de l'objet de sa terreur s'approche très lentement de lui. Il n'y échappera pas. Personne ne viendra le secourir. Comme il aurait aimé être dans un conte de fée pour ne pas avoir à vivre ce qui l'attend. Un petit ''Shlik'' le fait sursauter alors qu'il recule jusqu'à se heurter contre la paroi du cul-de-sac dans lequel il s'est empettré. Une lueur fait briller la lame qui s'approche avec une lenteur calculé de son bras. L'enfant pleure alors que sa manche se fait violemment déchiré par l'arme. Puis, d'un coup sec, le couteau s'enfonce dans la chair tendre du petit garçon qui pousse un cri de détresse déchirant. Une main forte lui couvre le bouche et lui serre la machoîre. La pression est si grande qu'un petit bruit lui indique qu'elle s'est décroché. Une petite larme coule au coin de son oeil.
Le couteau se fait un chemin dans le bras du garçon. Il atteint l'os. Dans un bruit écoeurant de chair lacérée, le tortionnaire découpe un morceau bien définit. La douleur du jeune garçon atteint son paroxysme et il s'évanouit d'horreur. Pourtant l'autre n'a pas terminé. Il utilise son autre main pour achever le travail et prend un le carré de chair qu'il arrache. Il l'observe dans l'ombre de la ruelle. Une lueur d'envie illumine ses yeux bruns. Puis, goulument, l'autre avale le morceau de chair. Brusquement, il se fait interrompre par un bruit de sirène, ce qui le tire de sa torpeur...
Le muffin de Darius est entièrement écrasé entre ses doigts. Un sourire pervers ajoute à son magnifique visage une touche de folie intimidante. Il reste là, à observer le mur du fond .. Son sourire s'évanouit...