La peur et l'envie...[réservé à Swann]

Hayato venait de quitter Sophocles sans lui donner de véritable explication. Il avait prit la mauvaise habitude de délaisser les gens par peur de les gêner ou de les ennuyer… Et c’Est ce qu’il avait fait encore une fois avec le jeune homme qui avait été assez gentil avec lui… En vérité il n’était qu’un imbécile qui avait peur des gens, peur de son passé, mais qui avait envie qu’on le rassure et qu’on le réconforte, qu’on prenne soin de lui… Enfin c’était ainsi qu’il se voyait, et il pensait voir juste!

En fait il n’était qu’un enfant qui avait grandit trop vite, et qui avait peur d’admettre qu’il avait besoin des gens, parce qu’il avait terriblement peur d’être seul à nouveau… Seul comme dans ce placard noir dans lequel son « père » l’enfermé pour le punir d’avoir pleuré alors qu’il avait abusé de lui…. Comment avait-il pu faire ça? Lui qui soi-disant l’aimait comme son fils? Il n’avait vu en lui qu’un jouet… un objet sexuel dont on peut se servir et qui reste là, durant des années, sans rien faire, se laisse juste prendre et enfermer… Hayato lui en voulait, il avait brisé sa vie, et maintenant il ne savait pas s’il allait être capable de la reconstruire…
Il arriva dans l’entrée de la maison Thao. Depuis son arrivée il n’était pas revenu dans cette salle, par peur de rencontrer des gens de la maison. Enfin le personnel surtout, car les patients ne l’effrayaient pas vraiment, même s’il les craignaient tous autant qu’ils étaient… Qui pouvait savoir, il y en avait peut être qui aimerait lui faire subir ce qu’il avait subit pendant trop de temps…

Il s’assit sur une des marches de l’escalier qui menait aux chambre, et regarda un instant ses poignets, couverts de fines cicatrices, ou parfois de grosses coupures pas encore cicatrisées totalement… Il tira ses manches pour cacher ses poignets. Il avait froid en plus, et il tremblait légèrement.

Et si quelque un arrivait? Qu’allait-il faire? S’enfuir à nouveau? Certainement… Il avait peur vraiment…. Il avait peur de faire une nouvelle crise pour rien… Il posa sa tête sur ses genoux, ayant une forte envie de pleurer mais préféra retenir ses larmes, ayant peur de passer pour un imbécile encore une fois…

Nombre de messages : 7 Age : 35 Date d'inscription : 01/10/2006

Le pied du jeune homme s'écrasa brusquement sur le dossier du siège avant, pour la centième fois depuis son départ. Le conducteur grogna une nouvelle insulte à son intention tandis que son 'voisin de banquette' lui filait une énième tape sur la tête en soupirant. Swann se contenta de plonger son regard transperçant dans les yeux de son 'bourreau', puis esquissa un magnifique sourire rempli d'hypocrisie. Il haïssait ces types plus que tout au monde, ces médecins à la noix qui prétendaient l'avoir guéri mais qui le conduisait dans une maison de tarés. A quoi bon puisqu'il était à présent totalement indépendant de ces drogues, sa tante et son frère ne pourraient-ils pas l'aider? C'était pour contenir son caractère de cochon avait-on prétendu, et pour lui faire payer son agression contre un stupide flic. Mais le brun trouvait cette décision totalement injustifiée dans la mesure où il avait à peine effleuré ce policier, et que ses gestes avaient été dictés par la folie. Quant à son caractère, cela ne regardait que lui... Malheureusement il n'avait pas le choix, et inutile de préciser que la perspective de vivre quelques mois en compagnie de dégénérés ne lui plaisait guère. Il s'était renseigné sur cet endroit, et d'après ses informations on y réunissait les 'paumés' comme lui dont personne ne voulait, ainsi que les jeunes atteints de maladies psychologiques. Il en avait donc conclu que ce lieu était un asile regroupant les déchets de la société. Mais était-il si loin de la vérité?

La maison Thao se matérialisa enfin devant lui, attirant inéluctablement son regard gris et vide de toute émotion. Pourtant il était agité par de nombreux sentiments : la crainte, la haine, la lassitude... A quoi devait-il s'attendre exactement? Il n'en avait pas la moindre idée. Les roues de la voiture stoppèrent leur rotation alors que le corps du garçon se plaquait contre la portière et que ses mains s'accrochaient à la poignée. Le conducteur débloqua la sécurité et vint le sortir du véhicule avant de le traîner jusqu'à la grille du bâtiment, puis amena sa lourde valise avant de plaquer ses mains sur ses épaules. Swann soupira, ce geste était inutile. Il n'allait pas essayer de s'enfuir maintenant, c'était trop tard et il était résigné à accepter son triste sort... Bien entendu une fois conduit à l'intérieur, rien ne prédisait qu'il allait rester bien sage. Peut-être que s'il se montrait absolument insupportable on le renverrait de cet endroit? Il gardait ce mince espoir à l'esprit, mais le mieux serait évidemment de parvenir à s'échapper. Pourtant les grilles qui entouraient l'établissement réduisaient considérablement ses chances de fuite, et la sécurité informatisée devait égaler celle d'une prison. Quelques secondes plus tard le passage leur fut ouvert et ils avancèrent en direction de l'entrée d'un pas rapide.

«Voilà je crois que nous sommes arrivés...N'oublie pas de prendre tes médicaments surtout, c'est important. Un long silence répondit à l'accompagnateur. Tu m'entends?»

«Malheureusement oui...»

Sans un mot de plus et sans un regard vers le médecin, Swann attrapa son sac et disparut derrière la porte qui se referma aussitôt dans son dos, le laissant seul dans un environnement hostile. Et maintenant? Il chercha un responsable des yeux, un panneau d'information où quelque chose susceptible de lui indiquer la marche à suivre, mais son regard argenté ne rencontra que la silhouette d'un pensionnaire recroquevillé sur les marches d'un grand escalier. Un dépressif? Après tout il fallait qu'il garde en tête qu'ici, il pouvait rencontrer tout et n'importe quoi. Evidemment le brun n'était pas du genre à taper la causette au premier venu, mais visiblement ce hall était désert et cet inconnu était la seule personne qui pouvait le renseigner avec exactitude. Il aurait pû cherche son chemin tout seul certes, mais il n'avait pas du tout l'envie de perdre son temps pour rien. Ses pas le conduisirent donc vers le pensionnaire qui semblait ne pas avoir remarqué sa présence, la tête toujours enfoui dans ses genoux. Peut-être l'ignorait-il volontairement? Swann s'arrêta sur la marche inférieure et s'accroupit devant le garçon.

«Tu m'aides?»

C'était plus une affirmation qu'une question, mais si le gamin préférait poursuivre ses lamentations alors Swann ne laisserait déprimer en paix. Hors de question qu'il écoute les problèmes de ce pensionnaire, il en avait déjà assez comme ça.

Hayato n’avait pas entendu le bruits des pneus sur le bitume, le bruit de la voiture s’arrêtant devant la maison Thao ni même ce qu’il s’était dit . Il était plongé dans ses pensées, tentant de retenir tant bien que mal ses larmes qui ne demandaient qu’à sortir depuis longtemps maintenant…. Il avait tout fait pour ne plus pleurer depuis un moment déjà. Oui il ne devait pas pleurer, ne pas montrer encore plus de faiblesse aux autres personnes de cet maison qui ressemblait plus à un hôpital psychiatrique qu’une véritable maison pour jeune en difficulté… En plus avec ce qu’il avait entendu sur le personnel, il n’était guére rassuré… C’était normal après tout! Lorsqu’on vous annonce que des personnes ont été enlever et que certaines n’ont pas étaient retrouvée, cela ne vous donne pas la plus grande envie de rester… Il n’entendit pas non plus quand le jeune homme ouvrit la porte de l’entrée et la referma aussitôt avant de s’approcher de lui.

Il finit par lever la tête pour se retrouver face à deux yeux argentés , et des cheveux noirs. C’était un nouveau ? Personne ne lui avait dit que cette maison n’était pas fait pour les adolescents? Qu’ici très peu d’entre eux s’en sortaient réellement?? Qu’en fait on se débarrassaient juste d’eux parce qu’il n’y avait personne pour les aider ou pour les garder en vie… Alors on les envoyait ici… Et s’il mourrait tant pis alors! Du moins c’Est-ce que pensait Hayato de cette maison, qui s’apparentait vraiment à une maison de fou et qu’il souhaitait quitter au plus vite. Pourtant cela ne faisait pas longtemps du tout qu’il était là, à peine quelques jours. Mais ça lui suffisait amplement pour avoir envie de partir, quitte à se retrouver de nouveau seul dehors… Mais il songea alors qu’il serait à la merci de n’importe qui… Peut être de son pére adoptif même … Il devait être sortit de prison depuis le temps, étant donné qu’il avait plaidé la non conscience de ses actes, une sorte de folie engendrée par la mort de sa femme… des foutaises tout cela….

Ainsi , il leva la tête pour regarder qui venait de lui adresser la parole. Le jeune homme était plus grand, et paraissait plus vieux que lui. Il fallait bien avoué que ce n’était pas compliqué de paraître plus vieux qu’Hayato car du haut de ses 17 ans, il aurait put passer pour un gamin de 15 ans… Alors il déplia ses genoux et se releva, pour faire face au garçon, malgré sa crainte habituel des étrangers, et le regarda, avant de baisser les yeux. Il avait peur…et quand il avait peur il ne regardait pas les gens… De toute façon, en face d’un inconnu, il était soit géné soit craintif…. Et il fallait vraiment qu’il soit en confiance pour que l’on puisse apercevoir le bleu magnifique de ses yeux….

« Bien…sûr… »

Nombre de messages : 7 Age : 35 Date d'inscription : 01/10/2006

Heureusement que Swann n'avait pas entendu parler de ce qui se racontait au sein de l'établissement, ces histoires d'expériences et de disparitions, car il aurait été impossible de le faire rentrer dans cette bâtisse sans le bourrer de somnifères. Quoiqu'il n'était pas franchement influençable et se considérait plutôt comme Saint Thomas, croyant uniquement ce qu'il voyait. Il n'allait pas se miner le moral pour quelques messes basses infondées, et concentrer son attention sur le moyen d'échapper à cet endroit. Et s'il ne le trouvait pas, il attendrait simplement que le temps s'écoule -lentement mais sûrement- jusqu'au jour où il pourrait retrouver sa liberté et sa poudre magique. Ces crétins pouvaient bien prétendre l'avoir guéri, mais il songeait inlassablement à la même chose, encore et toujours. Peut-être était-ce pour cela qu'on l'avait envoyé dans cette maison après tout, parce qu'il était incurable...

Ses yeux restaient fixés sur le garçon tandis que ce dernier relevait la tête d'un mouvement incertain, laissant apparaître deux pupilles d'un bleu superbe. Son visage était très fin, et des cheveux blonds -presque dorés- retombaient sur son front et descendaient le long de sa nuque. L'on aurait facilement pû le confondre avec une fille, pourtant Swann n'avait pas hésité une seule seconde à lui coller l'étiquette : garçon. Ce dernier se releva doucement de sa marche, laissant la possibilité à son vis-à-vis d'évaluer sa taille et le reste de son physique. Il était plus petit de 7 ou 8 centimètres, certainement plus jeune aussi -le brun lui aurait donné 16 ans-, et il semblait terriblement fragile. Swann crut d'abord que ses jambes allaient le lâcher mais elle supportèrent malgré tout le poids de son proprétaire qui baissa les yeux en direction du sol d'un air honteux. Trop craquant... Mais bien entendu notre drogué chronique ne s'arrêtait pas à ce genre de détails.

Le blond paraissait affreusement gêné, comme s'il avait commis une bêtise que Swann aurait eu à lui reprocher, ce qui déclencha un malaise chez le brun l'espace de quelques secondes. Etait-il si effrayant? A première vue ce pensionnaire avait du mal avec les contacts humains, ce que l'on reprochait également au cadet des Lizenberg. A la différence près que lui n'était pas trop timide, mais faisait fuir son public par des excès de violence et/ou de cynisme. Mais ce problème était partiellement réglé puisque dû à la prise de drogue, ce qu'il avait arrêté depuis plus d'un an maintenant. Le brun remarqua au passage que son interlocuteur tremblait légèrement mais à intervalle régulier, certainement car il supportait mal le froid. Swann lui était vêtu de sa chemise favorite bien que qualifiée de très 'gay', blanche avec des petits coeurs roses bien rangés. Pourtant celui qui avait le malheur d'insulter sa chemise comprenait que l'adjectif était plutôt mal choisi...

«C'est moi que te fais cet effet? questionna le brun en faisant référence à l'air coupable qu'affichait le blond et aux tremblements qui parcouraient son corps. Je ne suis ni un ogre ni un tueur en série tu sais» précisa-t-il en ponctuant sa remarque d'un sourire amusé.

Toujours était-il que le garçon avait accepté de l'aider, d'une voix hésistante mais cette affirmation lui suffisait amplement. Swann s'empara alors de la veste qui reposait sur le dessus de son sac, et la tendit en direction du gamin d'un geste autoritaire. Il avait pris la peine de voiler ses coupures d'une protège poignet sur son bras gauche, mais il évitait simplement de retourner son bras droit lorsqu'il ne portait pas de pull. Il s'en foutait un peu qu'on voit ses mutilations, après tout personne ne lui ferait une remarque du style : tiens, tu te tailles les poignets? La politesse muselait les plus curieux.

«Tiens, tu me fais pitié... Bah quoi, ce n'était pas dit avec la plus grande gentillesse du monde, mais il faisait des efforts non? Bon alors, je suis censé faire quoi maintenant?»

Hayato s’était donc levé pour faire face au jeune homme. De temps à autres, il tremblait bien, mais à cause du froid. De part sa constitution fragile, il craignait beaucoup les courants d’air et ce qui allait avec… Alors qu’elle idée d’être venue dans l’entrée!!Ce devait certainement être l’endroit le plus aéré de la maison, avec cette porte qui s’ouvrait sans cesse, à cause des nouveaux arrivants!!
Swann dont il ne connaissait pas encore le prénom d’ailleurs sembla le décrire lentement alors qu’Hayato était enfin complètement debout devant lui. Il devait y avoir bien 10 centimètres de différence entre les deux jeunes hommes, et un ou deux ans. Puis le jeune homme lui posa une question et Hayato rougit légèrement . Il ne voulait pas que le jeune homme se sente coupable de sa géne! Elle était toujours présente chez lui de toute maniére… Et il ne savait quand est-ce qu’il serait capable de s’en débarrasser…

Il releva alors la tête qu’il avait baissé pour éviter de croiser le regard argent du jeune homme. Si bien qu’il fit un grand effort pour que le bleu de ses yeux croise l’argent puissant et déterminé du regard de Swann. Non , ce n’était pas vraiment Swann qu’il craignait, c’était l’Homme en général. Voila pourquoi il avait toujours été plus à l’aise avec les femmes, et c’était peut être assez compréhensible…
Alors il le regarda, soutenant son regard, après avoir regardé son corps rapidement. Il aimait beaucoup sa chemise…. Elle était très jolie…

« Non non…ce n’est pas …de ta faute… »

Certes il était toujours aussi hésitant, mais il avait osé faire une phrase plus longue, et regardé le jeune homme dans les yeux! C’était un véritable exploit pour lui!!
Aussi quand le jeune homme lui tendit sa veste, malgré la petite remarque qu’il ne releva pas, il l’a prit en le remerciant d’un sourire et d’un « merci » faible mais bien présent!! Il l’a mit sur ses épaules, même si celle-ci était un peu trop grande pour lui. Le jeune Swann avait clairement put voir ses cicatrices à lui sur son bras , étant donné qu’il avait oublié de masqué son poignet de sa manche… Lui n’avait pas remarqué, alors ça ne lui faisait rien. Mais si on lui faisait remarqué, il se renfermé tout de suite, et ne disait plus un mot à qui que ce soit…
Donc si Swann voulait pouvoir trouver sa chambre il ferait certainement mieux de ne rien dire et de ne rien laisser voir…

« Je vais te montrer…où est ta chambre… »

Nombre de messages : 7 Age : 35 Date d'inscription : 01/10/2006

Il était tout à fait compréhensible et naturel que le blond craigne le froid en cette période de l'année. Après tout le mois de Janvier venait de débuter, et la température était loin d'égaler les 30 degrès des mois de l'été. Swann lui se balladait toujours en t-shirt ou chemise même par les temps les plus froids, ce qui expliquait souvent la naissance de grippes ou autre maladies auxquelles il s'exposait volontairement. La nuit seulement il se couvrait pour sortir à l'extérieur, arpentant les rues seul, et croisant des fêtards bourrés qui avaient beaucoup de mal à rejoindre leur demeure. Ses insomnies se faisaient de plus en plus fréquentes ces temps-ci, surtout depuis qu'il avait quitté le centre de désintox. Il avait eu une semaine pour partager quelques instants avec son frère et sa tante, dissimuler de la poudre où elle ne serait pas découverte, puis il avait dû partir pour la maison Thao. Il ne parvenait pas à dormir plus de deux ou trois heures, se réveillant sans cesse en sueur, et avec une désagréable envie de vider son estomac du repas qu'il avait avalé le soir même. Mais c'était la journée qu'il rattrapait ce sommeil perdu, souvent somnolent à cause des médocs qu'il prenait. Quelle merde... D'autant plus qu'il devrait partager sa chambre avec d'autres inconnus, expérience qu'il redoutait sérieusement.

Le regard bleu planté dans le sien mit fin à ses pensées, retenant toute son attention. Il n'avait jamais vu des yeux pareils, ils étaient réellement captivants, et s'accordaient parfaitement à la chevelure blonde du garçon. Sa douce apparence reflétait visiblement son caractère réservé, mais le brun avait appris à toujours se méfier des apparences... Peut-être possédait-il une autre personnalité prenant exemple sur le diable, ou cachait-il bien son jeu derrière un nuage d'innocence et de timidité. Il ne préférait pas juger trop vite. La voix du blond retentit de nouveau, arrachant un petit sourire au brun. Il se serait bien douté qu'il n'était pas la cause de ses frissons, mais il était sans doute celle de sa gêne. Swann se demandait s'il adoptait cette attitude avec toutes les personnes qu'il ne connaissait pas, et surtout si son comportement pouvait évoluer avec le temps. Il n'était pas rare que des adolescents comme lui arrivent à être à l'aise au bout de quelques semaines, avec un individu qu'ils cotoyaient régulièrement. En tout cas il ne faisait aucun doute que ce garçon cachait quelque chose, et la vision qu'il eut de ses poignets l'espace d'un instant confirma ses doutes. On ne se mutile jamais par simple plaisir, mais souvent parce qu'on est torturé par un lourd secret... Mais bien sûr, dénué de toute délicatesse concernant ce genre de chose, Swann était le genre de mec qui disait...

«Tiens, tu te tailles les poignets?»

Quel abruti me direz-vous... N'aurait-il pas pû la mettre en veilleuse? Et bien non, le brun est très maladroit concernant les sujets les plus délicats. Il va droit au but en ne pensant pas aux conséquences, adopte la franchise dans n'importe quelle situation même si celle-ci n'est pas la bienvenue. Voici le garçon que la politesse n'empêche pas de faire remarquer ce genre de détails inquiétants. D'un autre côté sa remarque avait été volontaire, car bien que premièrement désintéressé de la vie du blond, il souhaitait quelque part connaître la raison de ses blessures. Bien entendu il était improbable que le garçon se jette dans ses bras en pleurant et en lui racontant son triste passé comme dans les drames de cinéma, mais la réaction de cet inconnu pourrait lui fournir quelques indications. Ils étaient en haut des marches lorsque Swann décida de son 'intelligente' et très 'utile' intervention, et le brun conserva une parfaite immobilité le temps d'un lourd silence. Puis soudain il sembla se rappeller une chose essentielle et fouilla dans sa poche, en sortant un petit morceau de papier blanc.

«Ca t'aide si je te dis que je suis dans la chambre G?» demanda-t-il comme s'il ne s'était rien passé.

Il prit tout de même soin de lui tendre le papier en retournant son poignet droit, exposant volontairement ses propres cicatrices à la vue du garçon. Peut-être que le froid qu'il venait de jeter se dissiperait-il plus facilement?

Voila… très délicat le jeune homme, mais Hayato ne se fit pas cette remarque. Il baissa ses yeux bleus vers le sol, jetant par la même occasion un coup d’œil à son poignet. Il n’avait pas fait attention, c’était de sa faute, et Swann n’était pas la première personne à lui faire remarqué ces cicatrices sur son poignet… Comme s’il ne les connaissait pas assez bien… Mais il avait promis d’arrêté, oui il l’avait promit à la dame qui avait gentiment prit soin de lui alors qu’il ne demandait qu’à mourir… Elle l’avait aidé, elle lui avait demandé de ne plus se tailler les veines, de plus abîmer sa si jolie peau pâle, avec ce sourire étincelant que peu de personnes peuvent se vanter d’avoir… Il avant tant aimé ce sourire, qu’il pensait que celui là au moins ne disparaîtrait jamais… Mais c’était un espoir futile, et il se rendit bien vite compte de la réalité, lorsque la vieille dame décéda dans son sommeil, le laissant seul comme il l’avait toujours été.

Ca avait prit quelques mois en fait, toute cette affaire… Le temps qu’on fasse une sorte de procès… Hayato n’avait pas très bien comprit de quoi il avait s’agit mais il y avait assisté quand même… On y avait ressassé son passé, sans vraiment faire attention à lui, et il avait été encore plus triste après cela… Puis une deuxième fois encore, histoire d’être vraiment sur que tout cela n’était pas une histoire inventée, que le jeune homme n’avait pas sombrée dans une sorte de folie, qu’il n’était pas un danger pour les autres… Puis une troisième fois, avec l’assistante sociale qui l’avait fait sortir de chez son pére… Ils devaient décider ce jour là de l’endroit dans lequel serait envoyé Hayato… Rapidement, le choix fut porté sur la maison Thao, mais Hayato n’en avait jamais entendu parlé… Tant mieux, parce qu’il ne savait pas vraiment s’il s’y serait rendu après avoir apprit tout ce que l’on y faisait…

Il resserra un peu plus la veste du jeune homme autour de ses fines épaules…Et il aperçut les cicatrices de Swann… On ne peut pas dire qu’il se sentit rassuré… Mais en fait si… Savoir que le jeune homme connaissait ce sentiment le mettait déjà un peu plus en confiance et il lui adressa un léger sourire, encore timide.

« Oui… mais j’ai promis d’arrêter… »

Il releva la tête, plantant de nouveau ses grands yeux bleus et innocents dans ceux d’argent du jeune homme… Il aimait beaucoup les yeux de Swann, ils étaient beaux… Il prit le papier dans sa main, même si le jeune homme venait de lui dire qu’il était dans la chambre G…. Sa petite main fine et pâle, que l’on croirait terriblement fragile et préte à se casser… elle n’était tout de même pas si frêle que cela, mais tout de même…

« Je sais où c’est…Suis moi… »

[----àChambre G]

[Je te laisse y poster ^^]