Science et Inconscience

[<= Dehors ]

Héloïse était restée sur sa fin,seule dehors. Elle n'attendit pas longtemps pour rattraper Köller.
En entrant dans le hall elle eut un frémissement. Elle était de retour dans cet établissement glacial et horrible. La jeune fille laissa tomber à terre son sac pour mieux attraper son aimable interlocuteur par la main. Elle ne lui en laissa pas le choix.

"Tu sais, ce n'est pas si grave de se retrouver ici. On s'habitue vite."

*Maintenant que je t'ai cerné je ne vais pas te laisser tomber toi ! Je suis bien contente d'avoir enfin trouver le motif qui le pousse à être aussi désagrable avec moi. En quelques mots il vient de tout me dévoiler. Son problème c'est d'être devenu ce qu'il est aujourd'hui et de devoir vivre ici. J'avoue que ça ne doit pas être facile d'accepter d'avoir un problème mental... mais au moins il commence à prendre conscience qu'il n'est qu'un patient.*

Voilà comment la naïve venait d'interpréter ses propos. Il s'était directement désigné comme dérangé, bien sûr il semblait se croire encore psychologue mais il avait déjà bien évolué en avouant qu'il s'approchait dangereusement du statut de patient. Héloïse avait même l'impression que ce qu'il lui reprochait, c'était le fait que son image se reflète en elle.

"Tu es comme tout le monde, déboussolé. C'est normal. il faut juste que tu arrives à plus t'ouvrir aux autres et à accepter la réalité. Tu es malade, mais ici tu seras bien pris en charge.
Tu vas être de plus bien entouré ici, déjà pour commencer tu vas être dans une chambre avec d'autres personnes. Je pense que ça te fera du bien. "

Elle le lacha et alla récupérer son sac. Néanmoins elle continua de lui parler.

"je suis une fois de plus désolée, désolée de m'être comportée ainsi avec toi alors que tu es nouveau. J'aurais dû faire preuve de plus de compassion. C'était pareil pour moi, sauf que la personne qui m'a accueillit était bien plus à l'écoute des autres... et que je n'étais pas malade. J'en conclue que je m'y suis mal prise. J'aurais dûe être plus à ton écoute ..."

*Je suis ... je suis nule , une fois de plus je n'ai pas été à la hauteur... comment peut-on être aussi égocentrique et ...il avait raison. je ne suis rien qu'une ... une ... personne inférieur ... et j'ose malgré cela lui faire des reproches sur son comportement. Une défection ... oui ... pourtant j'essaye de m'améliorer... mais visiblement je suis une incapable. Quelle sotte. Autant s'isoler si c'est pour être ainsi ... au moins je gènerais moins les autres. *

"j'aimerais me faire pardonner ... s'îl te plait . Ce serait la moindre des choses..."

Elle s'était rapprocher et le regardait à présent timidement. Inconsciente de la réalité, elle en était venu à culpabiliser pour les ignobles dires du docteur et à croire qu'il avait au final bien raison.

A peine avait-il franchit la porte du Hall qu’Héloïse le rattrapa et alla même jusqu’à lui prendre la main avant de lui tenir un discours des plus frustrant… Frustrant d’abord parce qu’elle venait de changer d’attitude à son égard en quelques secondes : Elle qui venait d’être moralisatrice et sévère était à présent compatissante et douce !!! Le Doc n’attribua pas cela aux paroles qu’il venait de lancer, il n’avait pas la prétention de se croire persuasif à ce point, mais plutôt à un phénomène psychosomatique… Peut-être le revers de la médaille du stress et du surmenage.
Le deuxième point troublant de l’élocution de la demoiselle était le choix du tutoiement et des mots qu’elle employait : On aurait pu croire qu’elle parlait à un ami de toujours qu’elle aurait voulu materner…
Il avait beau être souvent froid, Köller n’eut pas le courage de l’envoyer au diable et choisit pour une fois un ton presque amical, ce qui changeait de sa prose coutumière :

« Mlle Farn…? Je ne sais pas quel démon vous habite mais je vous trouve difficile à cerner ! Il n’y a pas deux minutes vous m’auriez crucifié sur place et voilà que vous vous permettez de vous adressez à moi comme si j‘étais une vieille connaissance… Ce n’est pas pour me déplaire totalement mais je vous ai déjà dit que j’avais une préférence pour les relations strictement professionnelle ! (Puis, il lui fit un petit sourire entendu avant de placer sa petite pointe d’humour noir ) De plus, je suis un peu vieux pour vous ! »

Il se dégagea poliment de l’emprise de la charmante jeunette avant de poursuivre :

« Je peux comprendre que ce travail soit éprouvant pour vous… J’ai bien l’impression que vous commencez à avoir des sentiments contradictoires au niveau de votre affectivité ! Si vous continuez à vous surmener vous aller finir par contracter un sérieux trouble de l’humeur !!! »

Il lui tapota gentiment l’épaule avant de finir par une conclusion (logique… n’est-ce pas ?) :

« Ce serait dommage qu’une fille pleine d’avenir comme vous use son âme par surbooking ! Je plaisantais tout à l’heure, vous avez peut-être de l’avenir dans le métier… »

Difficile à cerner ? Mais comment pouvait-il dire cela alors que lui-même venait de réagir de manière plus qu'étonnante. Passer d'un excecrable personnage à une personne un peu plus civilisée et même polie et aimable, ce changement radical avait aussi un côté déroutant ! Néanmoins cela ne déplut pas à Héloïse. Elle lui souria et ce sourire redoubla lorsqu'il fit preuve d'humour (chose qu'elle venait de découvrir enfin chez lui ! )

*Je le savais ! tout vient à point à qui sait attendre. il n'est pas si terrible que ça , il fallait juste savoir s'y prendre ! J'en suis ravie. Au moins je serais désormais beaucoup moins seule. Ca ne sera pas toujours facile avec sa maladie mais je suis certaine qu'on arrivera à passer au dessus de ce détail. Oui parfois il me haïra , d'autres fois on sera amis ! *

La jeune fille pouvait enfin passer par cette fisure. Köller avait ,à ses yeux, comme céder à son obstination. C'était elle qui avait gagné, du moins c'est ce qu'elle estimait. Il lui avait montrer un côté amical, chose qu'elle recherchait depuis le début de la conversation. N'allons pas dire que c'était comme un piège qu'elle lui avait tendu car l'image serait un peu trop forte et négative. Non elle avait juste reussi à lui faire baisser sa garde et à se faufiler jusqu'à Gregor. Cela avait été dur mais elle n'était pas peu fière du résultat.

*Merci ! *

"L'amitié ne nuit pas à la profession , au contraire, ça ne peut que lui être positif. "

*J'avais raison pour une fois. Voici un être gentil, altruiste, à l'écoute des autres ... un ami ! oui MON ami. Voilà une bonne raison de rester à la maison Thao.... C'est vrai que je suis bien tombée, il a l'air si sympa et si cultivé. Au moins ça ne pourra que me tirer vers le haut... d'autant plus qu'actuellement je ne peu pas aller plus bas... Et puis , même si je ne peut rien lui apporter d'aussi important, eh bien je ferais de mon mieux... de mon mieux pour qu'il soit satisfait de notre amitié. *

"C'est une belle journée qui s'annonce, et nottament grâce à notre rencontre. N'est-ce pas ? "

*Peut-être que j'ai enfin trouvé un véritable ami... quelqu'un qui vous dit vos torts, et ça il a bien sût le faire tout à l'heure... Mais aussi quelqu'un qui essaye de vous remonter le moral. Un peu comme Yuki et Charly ... Oui sauf qu'eux ils m'ont abandonnés... Lui , Il n'osera pas... je l'espère. De toute manière on est ami alors ça ne risque pas ! *

"A deux nous aurons encore plus d'avenir, ça j'en suis certaine."

[HRP: dsl j'ai des pbs ac internet en ce moment :S
Au passage : tu es coincé :p ^^ ]

Ces mots prirent un écho inquiétant dans la tête de Gregor… Presque jamais quelque un n’avait été aussi direct et familier avec lui ! Les paroles de la belle Héloïse glacèrent le sang de Gregor, qu’on lui dise cela était encore plus terrifiant que si on avait menacé d’une arme son intégrité physique… Il avait le plus grand mal a soutenir le regard de cette fille… La faible marge de manœuvre que lui permettait sa connaissance plus qu’approximative des relations sociales était allégrement franchie…
Sa respiration devint saccadé, ses mains se crispèrent dans ses poches et en quelques instants, sa gorge devint plus sèche qu’un cadavre calciné par l’explosion d’une bombe A…
Il ne put articuler que ces deux mots, presque inaudibles :

« Bien entendu… »

Alors qu’il pensait absolument le contraire de ce qu’il disait :
Bien sur que non, la journée n’était pas magnifique du tout… Elle était à vomir comme tous les instants minables de la vie du triste docteur ! Et, le seul avenir qu’il entrevoyait à la rencontre de cette jeune fille était de la disséquer sommairement pour étudier en profondeur les impulsions nerveuses dans le lobe cortical chez les femmes de moins de 30 ans… Étude générale sur dépouille qui pourrait se centré par la suite sur une fonction biologique bien précise !
Enfin bref, Il avait la furieuse envie de fuir cette créature diabolique sous l’apparence d’un ange mais elle devait toujours lui montrer les bureaux des membres du personnel… Il bégaya alors :

« Et… et si nous… a… allions plutôt dans votre bureau pour… pour examiner nos… nos futur projet…? »

[Désolé d'avoir été si long...!]

Héloïse ne se rendait pas compte de la gène de Köller. Elle ne vit dans ses réponses qu'une confirmation à tout ce qu'elle espérait. Néanmoins elle fut étonnée de son bégayement, d'habitude c'était plutôt pour elle ce genre de difficulté d'expression.
Quand il lui parla des "plans" La jeune fille eu un petit coup de tension, des plans dont elle n'imaginait pas le moindre détail. Elle n'avait pas encore eu le temps de réfléchir à ce détail. Même si son "ami" était un peu dérangé, elle ne voulait pas qu'il s'apperçoive qu'elle lui avait mentit. Il lui fallait donc trouver une plan B , un plan de replit stratégique pour avoir le temps d'élaborer les soit-disant plans.

*Je peux le planter là et lui dire que j'ai à faire ? Ce ne serait pas très aimable mais après tout c'est ma seule manière de me défiler ! "

Elle s'appretait à le lui dire lorsqu'il lui proposa d'aller dans son bureau pour étudier justement ces maudits plans. Un piège de plus ! Un bureau, évidemmment qu'elle n'en possédait pas. La seule chose qui lui appartenait ici c'était sa chambre... et encore, une chambre qu'elle devait partager avec deux autres filles. Cela était donc risqué, il se poserait des questions face à la présence de lit dans son bureau , et devinerait rapidement la supercherie en trouvant par hasard les collocataires d'Héloïse. Certes elle ne les avait jamais beaucoup vu dans la chambre, mais avec la chance qu'elle avait à tous les coups elles allaient s'y trouver.

"Mon bureau ? eh bien je ne sais pas s'il n'est pas malheureusement occupé par une autre personne actuellement en attente de mon retour. Ce serait facheux de parler de cela en présence du premier venu. Il faut donc avant que j'aille à l'administration pour savoir si je le récupère ou non. Mais avant tout j'ai quelques petits détails à régler avec des élèves. Je pensent qu'elles se trouvent à cette heure-ci dans leur chambre et j'aimerais ne pas perdre cette occasion de les trouver. j'en suis vraiment navrée mais je ne pourrais pas te laisser m'accompagner pour cette fois-ci. Je suis sûre que tu comprend.
Donc je te laisse découvrir par toi même l'établissement, l'administration et bien sûre ton bureau. Ne t'inquiéte pas, ce n'est pas très difficile à trouver."

*Je suis crédible ? oui je le suis... j'espère. De toute manière j'ai le droit de conserver ma vie privée donc il ne peut pas exiger de me suivre.
il me reste juste à espérer qu'il ne parle pas de moi auprès d'un autre membre du personnel... sinon c'est finit pour moi. A moins que ... mais oui, c'est un patient, il ne sera pas pris au sérieux. il est tellement à fond dans son trip que je commence à le croire ...*

"J'espère rapidemment te revoir. En attendant bonne visite !"

Elle lui souria puis préféra ne pas attendre sa réponse, des fois que celle-ci lui soit défaovrable. Elle monta l'escalier en pressant le pas pour qu'il ne puisse pas voir vers où elle se dirigeait.
Une fois dans sa chambre elle redeviendrait elle même : une patiente et non une pseudo psy.