Infirmerie

Une salle résolument fonctionnelle.
On ne lui en demande guère plus, il faut bien le dire, mais là c’en serait presque trop fonctionnel.
Tout le matériel, tout les lits, TOUT est rangé presque au millimètre près, chaque tiroir contient ce qu’il doit contenir.
Bref, c’est du travail propre.
Donc…
Deux rangés de lit de chaque côté de la pièce, cinq lits par rangé, ils ne sont là que pour les personnes suffisamment blessé pour réclamer plus d’une journée de soin, ou plus d’une heure en fait, soyons simple.
Dans le fond de la salle, une fenêtre avec une magnifique vue sur le jardin, devant la fenêtre un bureau avec un fauteuil de bureau très confortable, dans ce bureau, des tonnes de dossier de patients, pas mal d’ordonnance en tout genre, et dans un tiroir fermé avec un cadenas, les autres ne l’étant que à clé, certain produits que personne ne doit toucher, juste conservé là au cas ou on en aurait besoin.
Du côté gauche du bureau, contre le mur, des étagères remplies de produits dans tous les genres, de l’analgésique à la drogue dur, tous enfermés très solidement ma foi, les clés car il en faut deux pour chaque étagères, sont à la ceinture du médecin-Scientifique, ci-nommé Lionis Génésis, le bureau est d’ailleurs le sien.
On trouve du matériel de soin tel que des aiguilles et autres dans une autre étagère derrière le bureau, sous la fenêtre, et comme toujours, c’est fermé…
Bref, rien d’intéressant pour les patients quoi, mais de quoi tous vous soignez quand même.
Veillez à pas abusez des soins, les stocks ça se renouvèle lentement.

Il fut une minute, il fut deux minutes, il fut un temps affreusement long pour ne faire ne serait-ce que UN brancardage…
J’aurais tout vu.
On m’a foutus des abrutis en aide-soignant…
JE SUIIIIIS FOUTUUUUUS.

« …Merci…
Vous pouvez vous barrer, j’vais m’occuper seul de lui, enfin… Déposez le sur le lit tout de même…
Ouais…
Une… Deux… TROIS. »

Je les regarde le déposer en douceur, vu le regard que je darde sur leur dos il vaut mieux cela d’ailleurs car aucun d’eux ne sait encore de quoi je suis réellement capable vu que… Bah… Euh… Que je suis arrivé aujourd’hui même…
Hahaha…
Hm…
Finalement, je les regarde sortir, et une fois fait, je me retourne vers Vaem.

« Bon…
Ca va être violent… Ca va faire très mal…
Dooooonc…
…J’vais t’insensibiliser… »

Je ne suis pas un monstre, que croyez-vous…
Je me dirige vers le bureau, prend la clé sous le sous-main et ouvre un des tiroirs, j’en sors un anesthésiant suffisant pour faire passer la douleur du remboitage sans trop de mal, et je me dirige vers lui.
J’ai pris une seringue en passant.
Je fais rapidement une injection, vérifie s’il réagit encore à la douleur et quand je suis sûr que non, je me place de façon à éviter de me faire tabasser, ce qu’il aura du mal de faire vu son état quasi évanouie…
Et je remboite d’un coup le bras gauche, et passe aussi vite que possible au bras droit, que je remets avec autant de ‘violence’ et de rapidité…

« …Finis. »

Et de commencer à faire un bandage pour ses côtes en le serrant juste assez pour bien l’immobiliser sans lui faire mal.
Et en remettant ch’tet un rien d’anesthésiant contre la douleur.
J’avoue que durant un moment j’ai été tenté par de l’anesthésie dur ou de la morphine… Mais nan, ça coute trop cher, et puis manquerait plus qu’il devienne dépendant…
S’pas cool.

Il avait lutté pour rester conscient. Vraiment lutté. Mais ç'avait été peine perdue. Chaque chaos du chemin était une véritable torture. A croire que ces c*nnards faisaient exprès de bouger brutalement le brancard, histoire que son poids aille bien sur ses bras démis a chaque virage...
Il avait donc perdu connaissance à plusieurs reprises, émergeant a chaque fois avec un peu plus de difficulté jusqu'à se retrouver tout simplement étendu sur une table, dans une salle qu'il ne connaissait absolument pas.

Aucun bruit, aucune présence...
Du moins en avait-il l'impression...

Ah... Si...
Le bruit d'un tiroirs qu'on ouvre.
Le jeune homme tourna difficilement la tête en direction du son pour découvrir son tortionnaire en train d'attraper une seringue.
Dans son cerveau embrumé, une seule chose surnagea : expériences.
Il avait entendu trop de rumeurs dans Thao pour ne pas se méfier de la moindre seringue. Seulement là, il était coincé, immobilisé par la douleur sur une table à proximité d'un fou dangereux qui lui avait demi deux bras comme si de rien n'était.
L'aiguille s'enfonça dans sa peau...

La douleur s'atténuait...
Tandis que ses idées s'éclaircissaient un peu, il jeta un coup d'oeil incrédule à Lionis, ne comprenant pas ce qu'il faisait. Jusqu'à ce qu'il lui remboîte le bras.
Un hurlement silencieux s'échappa de ses lèvres alors que sa main de nouveau fonctionnelle se crispait violemment sur les draps du lit. La respiration sifflante, il n'eut pas le temps de reprendre son souffle avant la seconde vague, annonçant le second remboîtage.

Vaem resta inconscient quelques minutes, le temps pour le médecin de le débarrasser de son haut et de commencer le bandage de ses côtes - bandage qui ne devait pas être facile vu comment son patient haletait - et quand il reprit conscience, son premier réflexe fut de se débrouiller pour mettre son pied dans la figure de Lionis et de tomber (accidentellement) du lit.
Le garçon roula alors sur le sol et se redressa a demi, la respiration courte et douloureuse, dans une position presque animale, défiant son adversaire du regard.

Il avait mal...
Horriblement mal...
Le bandage autour de son torse était défait, tombant doucement sur ses jambes, laissant les hématomes à l'air libre.
La gorge sèche, il continuait de fixer celui qui l'avait mit KO si facilement.

*Où...

Son regard affolé volait de place en place, cherchant une issue.
C'est alors que l'autre bougea. Oh, pas beaucoup... juste assez pour lui montrer la porte.
Sans se poser plus la question, le jeune homme se mit à courir, courir... dépassant le médecin pour s'engouffrer dans les couloirs, et disparaître à un tournant...

==> Cuisine.