Buh.

[Reprise de RP après 3000 ans x_X]

Ce qu'il avait bien pu faire pendant tout ce temps ? A vous de voir, je sais que cela vous intéresse. Dormir, regarder le plafond, se plonger en léthargie un peu inquiétante, être changé de chambres plusieurs fois, traumatiser la moitié de la maison ? Oui, sûrement tout à la fois. Mais pour le moment, l'enfant prodigue était relativement calme, et paraissait presque... normal ? Disons immobile et le regard un peu moins vide qu'à son habitude. Ou alors... Ne réfléchissant pas, donc forcément ça allait. Il avait même consenti à quitter sa chambre, poussé par les affres de l'ennui, une chose qu'il ne connaissait pas vraiment d'habitude. Déambulé dans les couloirs... Croisé personne. Bizarre... D'habitude il y avait toujours une petite silhouette adossée à la porte de sa chambre, pleurnichant ou appelant "Maman". Bref, les yeux roses n'avaient rencontré personne. Et le ciel bleu dehors l'avait persuadé que mettre le nez dehors serait "bon pour le moral", ou du moins pour son teint, plus que les bains de sang humain.

Engoncé dans son pull trop large, il avait donc sorti d'abord le nez, puis les bras et les jambes, ayant un peu oublié ce que signifiait le mot chaussure dans ce monde merveilleux qu'était Thao, et à peu près pareil pour ce qui était de "se coiffer". Se coiffer ? Mm. Inconnu au bataillon. Donc c'était de la corde qu'il promenait au bout de son crâne, et la même quand il se décida à avancer vers la traditionnelle balançoire du coin. Presque étonnant qu'elle ne fut pas occupée... Beaucoup de gens aimaient s'assoir dessus pour se balancer quelques temps, puis redescendre. Il les avait déjà vus de la fenêtre. Mm. Assis alors. Juste qu'il ignorait comment on bougeait dessus. Bah, rester immobile à regarder le ciel, c'était pas plus mal...

=> Chambre de Keith

Il était arrivé vivant dehors, avait faillit se ramasser en descendant la volée de marche qui était sur le seuil du bâtiment, mais était plus à l'aise avec les irrégularité d'un terrain naturel. Le "randoom" des racines et creux de la terre lui semblait infiniment plus logique qu'une marche au milieu d'un couloir.
La petite chose blonde était heureux, entre gros guillemets, qu'il y ai au moins un petit carré de verdure ; des arbres, et il entendait même un ruisseau. C'est de ce ruisseau qu'il essayait de se rapprocher, il comptait s'asseoir au bord de l'eau et... parler avec des fées ? Il y en aurait peut-être qui sait. Même dans un centre de correction ou peu importe ce que pouvait être cette maison.
Il passa à côté d'une forme plus sombre, presque sinistre : les troncs de bois enfoncés dans la terre n'étaient pas très jeunes et les films américains avaient rendus la symbolique de la balançoire pour enfant aussi sinistre que des fourches patibulaires.
Sauf que là... elles n'étaient pas désertes.
Son coeur eu un sursaut de surprise. Mon dieu quelqu'un et je ne m'en rend compte que maintenant ?
C'était la première personne qu'il croisait pour l'instant, et il mourrait d'envie de lui poser des question sur cet endroit, sur son passé, sur comment il avait amené ici, depuis combien de temps il était là etc...
Il s'avança, distinguant un peu plus clairement la silhouette, finissant par se planter devant elle.
Petit moment de silence où il se frotte l'oeil pour être sûr de bien voir. Certainement, quand on est blond aux yeux bleu on est un peu surpris de voir des couleurs aussi improbables. Mais qu'importait ? La personne assise n'avait pas l'air agressive, alors il considérait qu'il pouvait se permettre de l'aborder.

- Bonjour.

Neutre. Un peu hésitant. Il ne savait plus trop comment parler à qui que ce soit de toute façon.
En temps normal il aurait dit "bonsoir", mais il n'en était plus à avoir le luxe de se préoccuper de ses genre de détails.
Sa voix était douce, plus douce qu'en temps normal, douce à faire presque peur. Le genre de voix plus soufflées que vibrées par les cordes vocales.

- Je viens d'arriver ici. Je connais pas très bien, on t'a dit ce que c'était ici ?

Pendant le laps de temps qu'il fut necessaire pour obtenir une première réponse, l'oeil bleu de Keith avait sagement fixé son interlocuteur, puis un peu au dessus de son épaule, une fleur qui semblait s'être perdue dans le décors. Quand un écho à son "bonjour" lui parvint, il avait presque oublié sa question et le genre de réponse qu'il attendait. Il reporta son oeil sur la personne aux yeux roses -ça, ça lui faisait vachement peur...- un imprecptible froncement au sourcils, se demandant peut-être si cette personne était en pleine possession de ses capacités mentales, ou simplement rêveur, ou simplement peu coopératif.

- Désolé, j'ai appris mon texte par coeur, alors il va un peu manquer de chaleur.

Il se demandait vraiment.... quoi qu'il écouta, relevant la tête comme un enfant attentif, les yeux bleu évitant de sonder ou même d'effleurer du regard leurs homologues.

- C'est la Maison Thao. Les gens comme toi y sont envoyés parce que personne ne veut d'eux et des scientifiques les utilisent comme cobayes jusqu'à une mort certaine.

Des scientifiques ? Ses traits s'étaient un peu modifié sous l'effet de la surprise, avant de se détendre à nouveau.
Des scientifiques ? Des médecins sans doute. Et s'il y avaient des médecins c'est qu'ils étaient dans un hôpital. S'ils étaient dans un hôpital, cet chose vaguement adolescente devait être un patient lui aussi, et s'il était un patient il devait avoir une ou deux choses de déteriorées chez lui. Peut-être une inclinaison à la paranoïa ou une petite forme d'autisme ? Il ne savait pas il avait juste entendu ces termes à la télévision mais n'était pas allé cherché dans un dictionnaire médical.
Il reporta son regard sur les bâtiment, qu'il ne distingait plus ou vaguement à cause du soir. Ils n'avaient vraiment pas l'air... d'abriter un centre médical. L'espace des salles asseptisées devait être très restreint, et peut-être aussi il y avait-il peu d'adultes et de personnes pour s'occuper d'eux, puisque les gendarmes avaient du l'aider à monter.
Donc il devait attendre son tour au milieu de plein de gens. Soit.

- Tu veux un mouchoir ?

Clignement de l'oeil. Il porta sa main à son bandage et posa le bout des doigts dessus pour voir s'il y avait du sang, ne comprenant pas immédiatement le sens de la remarque.

- Oui je veux bien, répondit-il sans y penser, se disant qu'un mouchoir pouvait toujours être utile puis regardant Itah avec une lueur de méfiance.

Il se sentait un peu idiot en face de quelqu'un assis sur un balançoire, et en même temps un peu plus grand. Un enfant parano avec des yeux rosés... Il pensa à parler avec une voix douce et demeurer en retrait dans un premier temps, mais oublia vite ces marques de prudence pour s'approcher et s'éloigner selon l'envie de ses pas, de ses pulsions comme toujours.

- Ca fait longtemps que tu es ici, demanda-t-il, as-tu vu des fées ?

Il y avait peu de chance que le garçon en ai vus, mais si par hasard il faisaient paris de ceux qui pouvaient en voir alors c'était toujours ça de gagné. Et il pouvait aisément se faire passer pour un enfant attardé ou naïf le cas échéant.
Son regard changea, comme si ses yeux -son oeil- souriait, à savoir que les bord supérieurs et inférieurs s'étaient un peu rapproché pour mieux entourer sa pupille.

- Et tu es dans quelle chambre, tu sais où on peut trouver à manger ?

La dernière question avait franchit ses lèvres sans passer par la case "cerveau". C'était sansdoute son ventre qui communiquait directement avec le monde extérieur, se branchant sur ses lèvres. Le pire c'était qu'il n'avait pas faim... c'était en prévision de la faim qu'il aurait bientôt.
Et cette fameuse question existencielle : il y a-t-il des cookies ?

Il avait écouté en clignant sagement de l'oeil. No way... Tant de phrases... Soit il s'était grillé un neurone, soit il n'était pas si autiste... Mm. Keith fit une petite moue. Si il l'était, juste un peu moins que prévu. Comme s'il avait grandement envie de coller cette étiquette compliquée sur le front de celui aux cheveux délavés.
Enfermés ?
Froncements de sourcils. C'est vrai qu'ils étaient très isolés, en ça ça ne semblait pas être comme un hôpital normal, enfin pas ceux qu'il avait connu. Peut-être qu'il était dans un quartier très pauvre en fait. Ca expliquait pourquoi l'herbe n'était pas jolie partout. Les pauvres n'ont pas les moyens d'entretenir l'herbe.
Petit moments de réflection rameuse, comme un PC de 95 pour lancer un jeu ou quelqu'un qui essaie de faire remonter à la surface un souvenir. Les pauvres... ça mange l'herbe aussi non ?

- D'accord..., il tenta un sourrire, hésita, puis rajouta, devinant l'effort peu commun qui avait abouti à ce petit paragraphe ; merci d'avoir répondu.

- ...Les fées ça n'existe pas.

Petit moment de blanc de sa part pour une fois. Les mots qui arrivent à la tête et tout envie de sourire disparaît, toute envie de faire des effort pour quoique ce soit aussi. Ca s'apelle la colère. Et ça ammène l'envie de faire du mal. Mais pour l'instant il était immobile. Il contemplait juste l'enfant d'un oeil trop écarquillé, et quelque chose, il n'aurait su dire quoi, descendait le long de ses mains, lui donnant l'irrépressible envie de faire quelque chose.
Il s'approcha juste, presque trop doucement.
Itah tomba de la balançoire, parce que Keith l'avait poussé. Ce n'était pas une chute proprement traumatisante ni douloureuse, ni même rapide. Le coin de la balançoire ne lui revint pas dans la tempe car les chaînes mal entrenues entravaient ce genre de mouvement. Il était juste par terre. Et ce n'était pas assez. Parce que ;

- Tu as tué une fée, murmura-t-il doucement.

Et quelqu'un qui tue une fée devrait être tué pour le change, au moins. Il aurait certainement contourné la balançoire pour le frapper, si Itah avait eut des yeux marron et des cheveux châtains, un éclat vif dans les yeux et un temps de réaction normal. Seulement il avait un physique hors du commun, ce qui faisait un peu peur à Agazoia. Normalement on détruit ce qui nous fait peur, enfin c'est la réaction normale. Keith n'a pas entendu parler de ce genre de comportement qui faisait l'appanage de l'être humain, il le regardait juste de loin avec méfiance, évitant les contacts physiques ou les limitant, comme il le faisait maintenant.
_Le taper avec une branche d'arbre ?
_Oui mais s'il est malade ?
_On ne frappe pas les malades...
_Même s'il dit du mal des fée, même s'il les tue sans savoir ?
_Les malades sont cons...
_Ce ne serait pas gentils de le soulager d'une telle existence alors ?
_...
Là en était le dialogue consicence/enfant. Le blond était plutôt indécis, puis s'approcha d'un pas, se pencha et dit d'un voix contenue et vibrante :

- Ne dis pas ça.

Du même ton qu'on pourrait prendre pour expliquer quelque chose à un enfant.