Arrivée sous la pluie...

Nombre de messages : 5 Age : 33 Date d'inscription : 27/01/2008

La pluie froide tombait sur le campus déjà gris. Un jeune homme sortit d’un taxi nippon, attrapant son sac au passage, et payait le vieux taximen aux allures de grand père. La portière se referma, faisant apparaître un jeune homme aux allures défraîchies, dont la pluie humidifiait les mèches de ses cheveux d'or rouge. Il posait les pieds sur le nouveau sol qu’il lui servirait de terre à présent. Sa famille l’avait envoyé ici, pour son rétablissement, dans cette prestigieuse maison. Il était sensé devoir se lier au monde, et redevenir comme avant… Il redeviendrait comme avant… Normal... C'est ce qu'on lui avait annoncé. Décidé, il avança devant le grand bâtiment en face de lui. C’était peut être ici sa seule chance, qui le sait ?

Au centre du campus, il s’arrêta un instant dans la foule qui eux ne pensait traînasser. Un soupire étouffé s’expira d’entre ces deux fines lèvres en posant le regard humble sur ce bâtiment. Grand, haut, gris. En d’autres lieux, d’autre temps, il l’aurait trouvé agréable à regarder, mais là, il était épuisé du voyage. Malgré qu’il sache que l’intérieur était spacieux et moderne il ne puisse retenir cette boule au ventre qui lui donnait déjà l’envie de vomir. Toujours soumis à son instinct et sa conscience, il se remit en marche jusqu’au porche de l’entrée où ses yeux se levèrent une nouvelle fois. Il soupira, avant de presser le pas vers l’intérieur.

Il ouvrit la porte. Un espace assez grand et joliment meublé apparu alors devant lui. Il traînait ses bagages toujours derrière lui. Contrairement à l’androgyne, celles-ci n’étaient mouillées qu’en apparence. Yuki, lui était trempé jusqu’aux os. Ses habits avaient percés depuis longtemps, et l’eau dégoulinait de ses cheveux en abondance. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres encore pâles. Il sortit son Gsm de la pochette arrière droite et ne l’ouvrit en quelques secondes, avant d’apercevoir, dépité, qu’il n’avait reçu aucuns messages. Il fut troublé.

Quoi même pas un petit mot d’encouragement ?

Lâcha t’il tout haut, en soupirant une nouvelle fois. Il se gratta la tête, avant de replacer son mobile à l’endroit initial, et de poser ses valises. Il sortit un paquet de cigarettes, et en alluma une. Peut-être l’odeur si commune du mégot l’aiderait à garder courage. Il en respira quelques bouffées, avant de l’éteindre en trombe en entendant quelques bruits de pas proche. Il jeta sa précieuse amie à l’extérieur, et de quelques gestes, essaya de dissiper l’odeur. Il regarda finalement sa montre. Les aiguilles en plastique indiquait la fin de l’après midi.

Jun était arrivé beaucoup plus tôt qu’il ne l’aurait pensé. La maison Thao, à défaut de ce qu’il aurait pu penser, n’était pas aussi abrupt. Ses grand-parents, qui lui avaient conté les lieux, l’avaient quelque peu effrayé en se vouant à de grotesques descriptions.

Précautionneusement, il avait regagné le bâtiment, où il ne fut accueilli par personne. Le russe s’en contre fichait éperdument, cela l’arrangeait ; Il ne voulait pas de liaison amicale quelconque, ni ouvrir sa bouche.

Bagage en main, il s’était décidé à se faire une petite et simple visite guidée. Dans l’ensemble, le style n’était pas mal. Mais quelque chose d’indescriptible flottait dans l’air. Jun sentait une étrange anomalie, qui s’avérait lui plaire à l’avance…

Le bruit de la pluie battant contre une fenêtre le fit légèrement sursauter. Il émit un soupir las, et reprit sa route vers l’entrée.

- Quoi, même pas un petit mot d’encouragement ?

Cette voix venait de parvenir aux oreilles percées du mi japonais. Il s’avança un peu plus vers la source du ton, aseptique.

Une agréable odeur de nicotine enivra ses narines. C’était, alors, sans doute un patient de son âge. Il sortit hâtivement de sa cachette, croisant alors le regard d’un adolescent daignant furtivement masquer la fumée.

Mignon.. Pensa-t-il aux premiers abords.

« Excuse-moi, t’aurais une clope pour moi ? » Demanda-t-il, se forçant à ne pas montrer sa déception à parler.

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Yuki, tira une dernière fois sur sa sèche avant de la jeter à l'extérieur, en diluant les effluves d'odeurs de nicotine... Il ne savait même plus si fumer était permis dans l'établissement... Et a vrai dire il s'en moquait totalement.

Les bruits de pas, alertant, se rapprochaient, jusqu’a ce qu'une masse noir derrière lui, ne surgisse, et ne lui demande étrangement une cigarette. Yuki resta planter quelque secondes, à détailler le jeune homme. Il était grand. C'était tout ce que pouvais avouer le frêle androgyne aux premiers abords. D'un geste de la tête, il revint à la réalité, et tendit une de ses cigarettes au jeune homme en face de lui. Il ponctua l'offre d'un petit sourire neutre, et d'un hochement de tête quand l'adolescent musclé le remercia.

Yuki s'assit ensuite sur le sol, peut-être était il boueux, mais il s'en foutait. Il renoua ses lacets correctement, puis sortit un autre cigarette de la petite pochette, qu'il avait accrochée à la ceinture... Il l'alluma, et en tira encore quelques bouffées, le temps que ces cheveux soit secs. Pour ce faire, l'androgyne aux allures pâles les secouait assez souvent.

Yuki releva la tête. L'adolescent était toujours là. Yuki sourit adorablement, et ponctua son hochement de tête d'un petit mot.

"Génial"

Avoua t'il, avant de finir sa seconde cigarette, et de la jeter sous la pluie, dissipant à nouveau les odeurs nauséabondes à ses narines.