Héloïse était assise à la place du mort et regardait le paysage défiler sous ses yeux. Du paysage elle en avait vu. Le sens de l’orientation de sa mère était assez limité et de ce fait le trajet s’était trouvé rallongé.
Ni l’une ni l’autre n’avait dit un mot, elles n’allaient plus se voir pendant longtemps mais peu importe : elles n’avaient rien à se dire. Elles étaient parties depuis quelques heures. Rares étaient les fois où elles se trouvaient aussi longtemps juste toutes les deux. Ce genre de moment confirmait à chaque fois qu’il était préférable pour elles de se fréquenter le moins possible. Madame ne cessait de jeter des coup d’œil à sa montre, elle avait bien mieux à faire que d’accompagner sa fille… comme toujours elle se « sacrifiait » pour elle et celle-ci ne se montrait pas reconnaissante. Quant à Mademoiselle, elle passait son anxiété sur la fermeture de sa veste qu’elle montait et descendait… ce bruit qui énervait bien sa mère la berçait presque.
Le voiture s’engagea sur une allée et s’arrêta devant un portail , celui de la maison Thao.
Toujours sans dire un mot, madame Farn quitta le véhicule, elle sortit du coffre la valise de sa fille. La jeune fille était restée dans la voiture à observer le bâtiment et c’était donc avec énervement que sa mère la pria de se dépêcher.
Le temps des séparations était arrivé. Héloïse sortit et prit ses affaires, sa mère lui confia une enveloppe contenant tous les documents administratifs dont elle pouvait avoir besoin. Puis elle l’embrassa rapidement sur la joue et s’en alla.
La nouvelle élève regarda la voiture s’éloigner de plus en plus et resta plantée là pendant un long moment. Certes le lieu paraissait charmant, mais elle n’osait pas entrer, elle ne voulait pas y aller. Elle se décida une bonne fois pour toute et franchit la porte. De toute manière elle n’avait pas le choix.
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Dim 30 Avr - 22:58