Besoin de réconfort... Vient juste de débarquer...

Hélia entra, en larmes.
"Il... Il y a *snirfl* quelqu'un ?..."
Elle posa son sac à terre, essayant de retrouver son calme.
Ne voyant personne arriver, elle s'avanca plus loin dans le hall, vers un panneau d'affichage. Là étaient indiquée la répartition des chambres.
Elle chercha après son nom sur la liste.
*Sitémi Hélia : Chambre H... H, comme horreur.*
Des larmes roulaient sur ses joues, et elle ne voyait plus rien.
Elle resta debout devant le panneau, incapable de bouger.

L'allemand arriva alors dans le hall.
Celui-ci ne lui rappelait rien, bien que quelques jours auparavent, il l'avait forcément franchi... Mais pourquoi diable ne s'en souvenait-il pas ?

Enfin bref, le jeune tenait dans les mains un bol de riz et des baguettes qu'il avait rapidement subtilisé à la cuisine. L'apprentissage de cette instrument remplaçant la fourchette avait été un peu compliqué. Pourtant, il devait sûrement y avoir quelque chose de semblable à une bonne vieille fourchette dans la cuisine... Mais il s'était dit que cela pourrait être amusant...

Amusant ? Il n'avait tellement rien à faire dans ce pensionnat qu'il résonnait ainsi.

Des bruits de pleurs attirèrent son attention. Une jeune fille se trouvait dans le hall, désert à cette heure-ci.
*Mais... Elle est toute petite !!! Quel âge elle a ?!"

En s'approchant, il constata que c'était surtout son apparence frêle qui lui donnait l'impression d'avoir 13 ans.
Il s'assit donc sur une table, pas trop loin de la *petite* fille, toujours en mangeant son bol de riz, et attendit qu'elle le remarque.

Mais comme l'allemand était plutôt impatient, il toussota.
"Hum hum... Pourquoi ces larmes de crocodile ?" demanda-t'il vaguement.

Hélia sursauta, en entendant quelqu'un parler dans cette pièce déserte.
Elle se retourna vivement.
"Oh... Ce n'est rien... Je viens d'arriver, je suis perdue... Mes parents m'ont forcé à venir, je ne voulais pas partir. Du coup, c'est un peu difficile pour moi..."
Elle sourit, essayant vainement de paraître un peu plus joyeuse, même si des larmes roulaient toujours sur ses joues.
"Je m'appelle Hélia Sitémi... Ca ne se voit peut-être pas, mais j'ai seize ans... Et toi, qui es-tu ?"
Elle ferma les yeux et respira un grand coup, se calmant un peu.
*Il faut que j'arrête de pleurer... Déjà qu'on me prend pour une gamine comme ça...*
Elle réussit peu à peu à arrêter le flot des larmes, et retrouva un visage normal. Elle sourit timidement.

Hélia était troublée par le comportement du garçon.
*Il a l'air si sombre... Pourquoi est-il là ?...*
Elle lui sourit, enfantine.
"Enchantée, Rüdiger... Quel joli prénom..."
Elle n'avait rien trouvé d'autre à dire, ayant peu à peu perdu le sens de la communication depuis la mort de son frère.

Elle essayait de se comporter de manière normale, chose extrèmement difficile pour elle. Elle refoulait en permanence l'envie de s'enfuir en courant vers un endroit où elle pourrait se taillader la peau en paix. Elle se sentait obligée de se punir. Elle se persuadait qu'elle ne méritait plus de vivre après avoir tué son frère. Au fur et à mesure que tout cela lui revenait en mémoire, Hélia se sentait de plus en plus mal, mais s'efforçait de ne rien en laisser paraître. Elle se cachait derrière son masque de petite fille, comme toujours.

Rüdiger ouvrit de grands yeux.
"Hey ! Me regarde pas comme ça, avec un air grave, ça me fout les boules !"

Aparement, Hélia n'avait pas l'air doué pour les relations humaines, mais ça devait probablement être une particularité d'acceptation au pensionnat.

Regard indifférent. Regard froid et distants. Regard de psychopathe. Tout ceci, on pouvait probablement le rencontrer dans une autre aile du bâtiment. Alors ce serait un regard enfantin qui ferait peur au jeune allemand ? La situation en était presque risible !

"... Moi je suis juste un pauvre gars mangeant un bol de riz..." fit-il en portant de nouveau à sa bouche l'amas de nouriture. Malgré un bon équilibre, celui-ci tomba des baguettes, et Rüdiger mangea dans le vide.
Le riz alla s'écraser quelque part sur le sol.

"Oh non !!! s'écria le jeune homme d'un ton désespéré. C'était la dernière bouchée que j'avais durement subtilisé ! Je suis inconsolable..."

A la remarque de son interlocuteur, Hélia baissa les yeux, attristée.
*J'aurai au moins essayé d'être gentille... Que les gens sont compliqués... Je crois que je lui fais peur, mais après tout il a peut-être raison.*

Elle le regarda essayer de manger son riz, et perdre la dernière bouchée.
Hélia se retint de rire devant son air déséspéré, pensant que ce n'était peut-être pas l'idée du siècle.
*Je vais encore lui faire peur...*
Au lieu de rire, elle s'adressa à lui gentiment.
"Oh... Tu veux autre chose ?... Je crois que j'ai des biscuits dans mon sac..."
Elle gardait les yeux baissés, pour ne plus le regarder en face, comme ça semblait le gêner.

A vue de sa tête baissée, l'allemand crut qu'elle allait se remettre à pleurer.
"Hey ! Nan, je voulais pas..."

Etait-il maladroit ? Ou bien c'est cette fille qui prennait tout au sérieux ? C'était étrange... Son comportement lui rappelait quelque chose de familier. Oui, il lui semblait qu'on lui avait déjà dit d'arrêter de tout prendre au sérieux... Mais pourquoi donc et par qui ?

Sa tentative maladroite et involontaire de la faire rire avait échoué, elle semblait trop timide.
Alala... Le décor du pensionnat avait presque disparu, et une conversation *normale* se déroulait.

"Oui ! Je veux bien un biscuit !!! Tu sais, ici, on doit se battre pour manger, commença-t'il. Et des fois, il y a des bras et des poignets cassés..."

Ah ! Que c'était amusant de martyriser les nouveaux ! Rüdiger attendait simplement une réaction de la part de la jeune fille. Mais pour l'instant, il s'amusait bien.

"Et aussi, on y fais des expériences... Il y a d'ailleurs quelques pensionnaires que je n'ai jamais revu..." fit-il, faussement pensif.

"... Mais le pire... c'est le 3e étage !"

Inconscient de la possibilité de déclancher la terreur dans l'esprit d'Hélia, le jeune homme continuait à raconter ses bobards. Lorsqu'il se tourna dans sa direction, il constata une réaction... réactive...

Hélia avait sortit un paquet de biscuits de son sac, tout en l'écoutant, légèrement apeurée.
*Je n'aurais jamais dû venir ici...*
Elle lui tendit un biscuit, et s'assit en tailleur par terre, écoutant attentivement.
*Plus je peux en apprendre sur la vie ici, mieux ça vaudra... Après tout, je ne sais même pas ce qui m'attend...*
Plus il parlait, plus elle se sentait mal dans cet endroit, mal aise s'amplifiant quand elle regarda plus attentivement autour d'elle.
Quand il en vint à parler du troisième étage, elle se figea, les yeux grands ouverts, paniquée.
"Le troisième étage ?!... Oh non... C'est là que je dois loger !"
Elle ramena ses genoux contre elle. Elle se sentait complètement perdue, dans un monde qui lui semblait de plus en plus étranger et malsain.
"Que s'y passe-t-il ?..."

Eclair revenait du l'entrée principale quand elle passa par là, et deux élèves en pleine conversation, Eclair regarda bien reconnu Rüdiger, elle l'approcha avec un grand sourire:

"Rüdi ralut... heu salut plutôt"

Eclair repris son souffle:

"Tu me reconnais, depuit norte dernière j'ai beaucoup changé, c'est moi Eclair Athèna, la sosote"

"Disons que... au troisièmre étage il y a... bah, PLEINS DE FILLES !!!" s'écria-t'il d'un coup.

Rüdiger s'amusait bien, il allait partir dans un fou rire lorsque le visage appeuré de la jeune fille le toucha. Il se conduisait un peu comme un vilain grand frère.
Avec un sourire demandant pardon, il baissa la tête en signe d'excuse.

"Bah... Désolé si je t'ai fait peur... En fait, on s'habitue très bien... Sauf si on tombe avec des camarades de chambre un peu bizarre mais autrement ça va ! Et puis, à part la déco lamentable, on fait à peu près ce qu'on veut ici !"

D'ailleurs, c'était étrange... Pas de surveillants, pas l'ombre d'un scientifique, pour l'instant. Le terrain du pensionnat ne s'était pas encore changé en no man's land. Pas de gueguerre de pensionnaires. Surment trop de gosses de riche !

"En fait, je crois que le pire, c'est... qu'il faut se faire soi-même la nourriture !!!" lança Rüdiger-le-faignant.

Ce n'était pas toujours drôle de faire peur aux nouveaux. Après, on se sentait coupable ! Et l'apparence si fragile de cette fille donnait envie d'avoir une petite soeur ! Enfin, ça dépendrait sûrement de qui elle rencontrerait ici, parce que les dingues, ce n'était pas ce qui manquait !

Un bruit attira ensuite l'attention de l'allemand. C'était pas possible le nombre de filles qu'ils rencontrait à présent ! La présence d'Andramède lui avait confirmé qu'on acceptait aussi les garçons mais pour le reste, rien n'était moins sûr...

"Eclair... Eclair... Non ça ne me dit rien ! fit-il d'un ton sec. Mais non, je rigole, tu es la fille bizarre de la balançoire, non ? En effet, il y a du changement."

Puis il fut secoué d'un rire amical.
"Hahaha !!! La "sosote" ? C'est quoi ça ? Je dois parler un mauvais japonais..."

Hélia sourit gentiment après qu'il se soit excusé, un peu rassurée.
"Je suis sauvée, alors... D'après le panneau, je suis toute seule dans ma chambre... Du moins pour l'instant."
Elle écoutait toujours ce qu'il disait, attentive. Un peu comme quand on lui racontait une histoire, quand elle était petite, et qu'elle croyait que tout était réel.
Quand il en vint à parler de la nourriture, son sourire s'agrandit un peu.
"Je pense que j'arriverai à m'y faire... J'aime bien cuisiner..."
*...Pour être en contact avec les couteaux, surtout. Mauvaise pensée.*

Elle vit Rüdiger tourner la tête rapidement, attiré par un bruit.
Une jeune fille venait d'entrer.
Elle la salua, timidement.
"Bonjour..."
Elle avait toujours eu du mal avec les gens, ayant toujours l'impression de dire quelque chose de mal. Depuis la mort de son frère, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même.

Eclair vit la jeune fille, et puis se bessa pour lui faire un bizou et lui répondit:

"Je suis Eclair Athèna est tu es"

Dit elle d'un aire désirant, Eclair se tourna vers ' Rüdi ' qu'elle avait rencontré a la balançoire et repondit de même:

" ' Rüdi ' "

Eclair disait en roujissant toute ' chaude ', le regardant avec les beaux yeux , et sortie de sa bouche sens sens rendre compte:

"Je t'aime... heu non... n'écoute pas ma bétise... je suis navré"

Puis Eclair lui sortie une fois de plus:

"Cette fille c'est ta petite amie"

"Non, ce n'est pas ma petite amie." répondit calmement l'allemand.

L'attitude d'Hélia était étrange. Etait-elle si timide qu'elle préferait s'enfermer dans le mutisme ? Avait-elle subi quelque chose de terrible pour en arriver là ? Sûrement. N'oublions pas, nous étions dans une maison de fous !

La jeune fille semblait à présent presque transparante dans l'air du Hall. Pour Rüdiger, au contraire, c'était le "choc" de la réalité qui était douloureux, et tellement plus efficace. Voilà pourquoi il ne s'enfermait jamais dans ses rêves. Sinon, il deviendrait dingue.

Le rougissement soudain d'Eclair n'avait pas non plus échappé à l'allemand. On aurait dit qu'elle lui envoyait des signaux. Les yeux tournés dans la direction de cette fille qu'il avait plus ou moins rencontré à la balançoire, il tentait de décrypter son attitude.

Une tension se mettait en place et il ne savait plus quoi dire. A vrai dire, c'était tout de même la seconde véritable conversation à laquelle il aprticipait depuis son arrivée.

L'ambiance devenait lourde, et Hélia l'avait senti, même au travers de la rêverie dans laquelle elle s'était plongée.
Elle décida de revenir faire un tour dans le monde des 'vivants'.
Il lui semblait que l'atmosphère s'était emplie d'un silence malsain, presque découpable au couteau.
Elle regarda alternativement Rüdiger et Eclair, troublée.
*Je crois que j'ai loupé un épisode...*

Elle finit par soupirer très légèrement, n'osant pas intervenir.

Eclair était surprise de sa réaction, puis elle se tourna vers la jeune fille est dit d'un air mauvais caché d'un air de jentihesse:

"Tu seule hein ? "

Dit elle avec un rire impardonnable, puis Eclair se tourna vers 'Rüdi' est lui répondit:

"Je me sens pas bien"

Puis elle partie rejoindre Akane, je ne sais où

"Elle est un peu bizarre cette fille, tu ne trouve pas ?"

"... en plus, elle ne sent jamais bien. La dernière fois que je l'ai vu, elle était à moitié en train de se rouler sur le sol, à la balançoire..." fit-il, soulagé de retourner parler avec Hélia.

Il s'était senti un peu mal à l'aise d'être observé ainsi par Eclair. Surtout qu'elle disparaissait souvent comme ça. Enfin, pour la seule fois où il l'avait vu, mais ça semblait une habitude chez elle.

Rüdiger fixa l'horloge du hall."Bon, c'est pas tout mais tu devrais peut-être y aller, sinon, tes futurs colocataires vont te piquer les meilleurs lits."

C'était un peu stupide comme réplique mais sa faible expérience de la vie en société lui disait qu'il valait mieux écourter la conversation.

"Moi je vais... euh... je vais rester par-ci par-là... je ne sais pas trop encore..." balbutia-t'il.

Hélia sourit quand Rüdiger s'adressa à elle, contente de reprendre la conversation. Eclair ne lui inspirait pas confiance.
"Je trouve aussi... Elle a une drôle de manière de regarder les gens, en tout cas..."
*Tu parles... Elle le regardait comme si il avait été un morceau de sucre monté sur deux jambes...*
Elle écouta la suite de ce qu'il disait, attentive.
Elle était beaucoup plus à l'aise que quand Eclair était avec eux.
Quand il eut fini, elle sourit, et rougit un peu.
"Si tu n'as rien à faire, tu peux peut-être venir avec moi... Je ne sais pas trop où je dois aller, à part que je dois me rendre au troisième étage... Mais bon, ce n'est qu'une proposition, hein..."
Elle aimait assez discuter avec Rüdiger, et avait peur de se retrouver seule dans ce bâtiment inhospitalier.

Hum... Au troisième étage ? C'était tentant mais...

"Non, ça ira, merci de m'avoir proposé... Pour l'intant, j'ai plutôt envie de... Bah, je ne sais pas mais je préfère pas trop monter. déclara-t'il, sans pouvoir vraiment exprimer sa pensée. Mais peut-être que je passerais te voir plus tard, d'accord ? Hélia Sitémi, c'est ça ? Je ne devrais pas avoir trop de mal."

Pour l'instant, l'allemand avait plutôt besoin de vadrouiller, de rencontrer des gens... ou pas. Mais il n'avait pas encore l'envie de s'enfermer dans les bâtiments, surtout du coin des chambres.

"Bon voilà, ravi d'avoir rencontré quelqu'à peu près normal, c'est plutôt rare ici, mais il ne faut pas désespérer !" conclut-il en se dirigeant un peu plus loin dans le Hall...

Bon, qu'allait-il faire maintenant ?

>>> Remise